Parce qu’elle est cet éther qui s’étend au delà de la lune
Vers 
La lente orbite de Saturne -
Le Dieu de tous les vents froids  qui rav­agent la terre –

De quand l’homme
(Le pauvre !)
N’avait point de com­pagne, ni aucune cer­ti­tude que le monde est
             si beau,

(Et le monde n’est beau qu’à la puis­sance de la femme qui lève les
     secrets) –

Parce qu’elle est cet éther qui se résoud – tout là-bas !
              tout là-bas ! –
Devant le gouf­fre béant de cet ultime climat
Où dis­paraît chaque mot :
Avant l’homme et la femme,
Dans
L’abîme où ne se peut rien déclar­er de la source première…

Parce qu’elle est
Cet éther qui sur­passe les astres
,

Elle est
L’annonciation du chant de l’Univers -
De la musique des sphères
Que ne peu­vent écouter
Que ceux qui furent ravis de sa force incroyable –

Et qui se seront endormis aux lyres d’Apollon, sur les flancs des
              montagnes
Où elle mène la danse — 
Grâce aux pas emmêlés de la Mère immuable !

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