30.12

Sur la plage le sable absorbe la neige – et bal­ayée par le
vent qui s’ajoute au reste du froid

 

06.03

Rouge est tapi sous les hêtres s’agitent
Bou­quet de bouleaux dans les pier­res nues

Deux arbres ensem­ble ne font pas le même effort

 

28.07  (Suède)

Une table au milieu de la pelouse le soir
Sur la colline un reflet d’une vit­re me fait signe

Une table des arbres aux feux des voitures
allumés tout le jour ici comme avant la nuit

 

17.09  (nuit)

Comme on s’éloigne
le bateau s’éloigne

 

26.09  (Kotor)

Si je regarde plus avant, la mon­tagne s’éloigne
La côte a reculé, se ren­fonce la masse des montagnes
bleues, plus avant de l’arrière du bateau, de gauche ou
droite quand d’un côté tan­tôt de l’autre le regard ne sait
le rivage de bâbord ou tri­bord où le regarder
L’heure passe où le ciel a changé
Le détroit la passe franchie la mer elle s’avance vers
une lune embuée

 

02.01  (l’étang du Devin)

Nous descen­dons par le chemin de neige
sous les grands sap­ins jusqu’à l’étang glacé
les pentes boisées des monts l’enserrent
Des vapeurs de nuages dans la neige
nos bâtons s’enfoncent nous avançons
dans un demi-jour le matin
Au lever, sous le toit comme un chemin
dégagé, devant nous s’étend la plaine
la mer de brume des cimes arrondies
plus près de nous les cimes des pins
les meubles de bois recouverts
d’une épaisse couche de neige

 

10.10

Nous mar­chons depuis la ville en contrebas
mon­tant comme le besoin de voir l’automne
Gag­nant les hau­teurs par-dessus la gare
les petites rues pour grimper le chemin vieux
nous enfon­cer dans le sous-bois les cimes
au-dessus nous regar­dant, lais­sant un peu
le soleil pass­er, quand une clair­ière s’ouvrit
à nous comme un luxe de continuer
sous la nationale un tun­nel vrombissant
nous jetant vers encore un bout de la forêt
nous craig­nant d’en voir bien­tôt la frontière

Dans l’ombre des stères de bois numérotés

 

26.10  (Bruges)

Tu pass­es tu longes les canaux sous la den­telle des toits les branch­es bass­es d’arbres jaunes l’herbe recou­vre le petit pont, la mousse ailleurs au long du canal des feuilles mortes se promè­nent dans l’eau, se retour­nent au détour d’une rue, les pas­sants, dans sa niche de pierre une vierge, un vis­age, un autre nous rap­pelle un tableau, je cherche le sien – Maria Luisa Pharaïlda

 

22.04

C’est une ville dans l’eau des portes aux vitres
la tra­versent où des façades peintes en blanc
mais des passerelles sur l’eau toujours
on y repasse dessus l’eau (la mer ?) et
j’y ren­con­tre des vis­ages familiers
Je me demande encore où s’y détachent nos pas
(nous prom­enant ?) vers quelle marche
de vieilles march­es en pierre dans l’eau

 

 

(réveil la nuit)

La route était en gris

 

25.04

Des mains n’escaladaient plus (rien ?)

 

06.06  (nuit)

La nuit se déroulait plus loin

 

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