La vue d’un port sans lune avance sous la peau et rêve à l’avancée,

dans un bouil­lon de mains,

d’une lune grif­fée par les ongles arrachés d’un sax­o­phone hongrois

qui sem­blerait, lui-même, apercevoir un port sans lune où la rage des rêves crevés,

où la colère des couleurs dis­parues et la folie du vent dans les mâtures

attis­eraient le cri d’effroi poussé par l’eau à la vision d’un jeune homme à la bôme pendu

dont les yeux pâles en reflet recevraient l’égarement de ce cœur mex­i­cain émi­gré et meur­tri bientôt

par le fas­cisme lâche et la bien faible édu­ca­tion d’un flic européen à cheval sur un code à étriper, lui qui,

sous la lune en san­glots réapparue,

met son zèle à tranch­er le fil,

en accu­sant l’identité soupçonne d’un Indi­en dépe­u­plé de rêves et abattu.

 

 

Mar­seille, le 27 mai 2013
 

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