Poème

Par | 23 novembre 2016|Catégories : Blog|

 

 

 

Dis­paraître
dans la confusion
d’un trem­ble­ment de terre.
Muet
devant la désolation,
il ne sait plus
d’où il vient,
ni où il va.
Ici, l’épicentre
de son mal être.

 

L’île,
insaisissable,
cousue
de vents et de mystères
trône au creux du silence.
Vive à son bord
est tout un art.

 

Au fil des jours,
sa mémoire
s’effiloche,
s’efface.
Les visages,
les photos
ne lui par­lent plus.
Les couleurs ont disparu.
Envelop­pé de noir,
l’ou­bli prend toute sa place.

 

Résis­ter au vent
et effac­er ses traces.
Aban­don­ner un chemin obscur
pour ten­ter de trouver
un espace plus lumineux.

 

Se créer
un monde éphémère
juste le temps
d’un rêve!

 

 

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Poème

Par | 18 janvier 2016|Catégories : Blog|

IVRE DE RAGE

 

00:00

de rage
dedans
ma bouche
je souf­fre le martyr

 

00:30

j me shoote
au paracétamol
petit joueur
tu comptes éviter le pire ?

 

01:00

trop tard,
j’ai beau tenter
de combler cette encoche
nauséeuse
aux clous de girofle
rien n’y fait
je suis fait comme un rat

 

01:30

l’orage
persiste
et signe de sa plume
la plus cynique
au coeur
de ma gueule
et enfonce ses pics
dans ma chair
je souf­fre le martyr

 

02:00

l’effervescence de la douleur
se fait sentir
comme une décharge
de pile alcaline
une enclume vient de s’abattre
dans mon gosier

 

02:30

codéine, mon héroïne
assassinée
je reste bouche bée
en atten­dant la relâche

 

03:00

même l’alcool
est vain
con­tre ce mal abyssal
qui m’emporte
comme un bacille de Koch

 

03:30

je m’endors ivre
de rage
noyé dans du formol

 

 


***

 

 

 

Ma tour de babel

 

ce soir j’ai du plomb dans l’aile

ma tour de Babel
est restée chez elle
et je me retrou­ve seul
dans ce danc­ing blues
pour Andalouses

là ou des vieilles peaux
de banlieue
dansent sur des tem­pos désuets
avec des hommes par­faite­ment raccords
au décor
je me moque par tendresse
de voir ces déess­es s’amuser
alors que moi, je tremble
de ne savoir aucun pas

pen­dant que l’iPod
défile sa pelote
sur la piste
aux antipodes
de mes habitudes
et de mes certitudes,
je reste autiste

roi déchu
roi des cons

je suis un apathéiste
de la danse
no rock, no pop, no twist
et cette vieille platine
me snob de sa musique latine
salle temps pour la salsa
j’ai déjà oublié les pas !

je me crash
dehors il pleut
j suis cash
je ne fais pas d’envieux
et au milieu de ces vieux
je suis devenu
pire que moi même
je ne m’aime plus

ce soir j’ai du plomb dans l’aile
ma tour de Babel
est restée chez elle

 

 

***

 

 

 

Sans préavis

 

Et donc tu claques la porte
et de suite, une cohorte
de sentiments
m’envahit
d’un coup d’un seul,
violemment,
comme une suffocation. 

Et à l’énonciation
des humiliations
que tu m’as offertes
ces derniers mois,
sans alertes,
sans grad­u­a­tions aucune,
je me réap­pro­prie mon corps
et âme
sans rancunes
avant que tu le reprennes

Oui, car ma vie est une boucle
infinie
qui tourne et qui me roule
dessus

 

 

 

 

***

 

 

 

L’ai je bien aiguisée

 

L’ai je bien aiguisée
L’ai je bien ciselée
L’ai je bien …
À portée de main

Pour que de tout temps
Quelques soies que tu portes
Tu sois à moi …
Que je puisse découper
En car­ré ou peut importe
Des petits bouts de toi
À emporter …

 

 

***

 

 

 

D’un bat­te­ment de cil

 

J’t’ai poussé con­tre moi
D’un bat­te­ment de cil

Je me suis crue
Sans vergogne

Puis je t’ai caché
Ma tendresse

Je voulais des mots durs
Pour te sen­tir plus fort

Oui, J t’ai poussé con­tre moi
D’un bat­te­ment de cil

Et Je t’ai menti
Sur mon âge, sur ma vie

D’un coup d’un seul
Je me suis vue
Sans couronnes
Alors j’ai eu peur de te perdre

Et je me suis griffée
Je me suis faite mal
Je t’ai fait le grand jeu
J’ai allumé la braise

Je voulais que tu m’épouses
Je voulais que tu me ren­des dingue

Je voulais qu’elles te regardent
Qu’elles soient toutes jalouses

Je voulais du sang sur les murs
Et sur mes chaussures

Je voulais que tu existes
Je voulais que tu m’excites

Je me voulais pathétique
Et je me suis mise à l’index
J voulais tuer tous tes ex

Je voulais que tu m’oublies
Que tu ne pens­es plus qu’à mes seins
Je voulais que tu me confondes
J voulais dis­paraitre dans ta mappemonde

Que mon mal-être
S’évapore dans l’alcool
Que je t’ai fait boire hier soir
Pour me venger de t’aimer si fort

Mon amour je te hais

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Poème

Par | 26 mai 2013|Catégories : Blog|

 

Une pluie dans mes mains meurt
comme des amis
qui ont cessé d’écrire
et veu­lent pénétr­er par l’oreille de
la fleur le brouillard.
Si cela a quelque sens.
Cela déclare le noy­au d’une deuxième
et d’une troisième vie là où elles trou­vent le
vête­ment les mites –
Là où les cils des
palmiers veil­lent la nuit en quelque château
de sable effondré
Et quant à la pluie, s’entremêlent
la pluie et les bru­ines aus­si d’une métropole
retirée
dont les livres furent écrits comme une prière
d’une prose au style disparu
en sorte que
les pouces de la pluie cisèlent
et par-ci et par
là.

Traduit par Anne Personnaz

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