Pour bondir il faut l’élan – difficile
quand l’élan danse la samba 

Le bassin assis se harasse
               Si le haras con­tient le cheval écumant
               C’est que l’écume du cheval retombant sur lui
               tiède, il s’enrhume (et ça c’est facile).
               Assis le bassin s’exaspère je dis.

               Man­i­fes­tants non syn­diqués ne font même pas de beaux suppliciés
               Danser seul sous le soleil n’est qu’un symbole.

               Sal­sa sam­ba bassins se sif­flent et soufflent
               comme le font les chats

À sept heures demain le réveil sonnera.

 

                                                               25 novem­bre 2002 ; 0 h 15

***

Car­relage simple
sol pour qui
à grandes enjambées
atteint la fenêtre qu’il ouvre ou bien referme.

Mais car­relage dami­er, monde clos
car­relage échiquier, présents le fou, la tour, la dame et le roi
tant à dépass­er pour le même pas pion

entre la porte à peine claquée et la fenêtre
écran
écrin de soleil
où volète un papillon.

 

                                                               Nice, 5 mars 2004 ; 0h25

***

 

 

automne

 

la sai­son, son chant chéri
s’amenuise et se love
se rationne en petites poignées,

pro­vi­sion de notes à fre­donner plus tard

un arbre aban­donne ses feuilles au vent

l’une s’en va finir sur un livre ouvert, laissé
sur une table de jardin,

dont une main humaine
tour­na jusqu’à celle-ci
les pages une à une

 

le vent d’un coup sec en achève la lecture.

 

 

Éper­non, 17 novem­bre 2008

 

***

 

 

Mesure du temps
Qu’il reste à vivre, en secondes ;
À aimer, en ondes.

 

28 juil­let 2009

 

***

 

Dia­logue

 

à A.R.

 

-          Vous évo­quiez cette colère…

-          C’est que ma colère à saboté –

-          Votre colère a sa beauté ?

-          Non. Nulle beauté, la colère. Nulle beauté car nulle per­spec­tive. Colère est per­spec­tive ôtée. En revanche colère sabote.

-          Sa botte.

-          Oui. Sa botte qui tape, rue, sa botte qui galope. Colère salope qui écrase et pié­tine, colère de l’éléphant qui pié­tine et barrit.

 

Savez-vous ? J’aimai jadis une Ital­i­enne. Pas elle. Alors je l’ai refoulée

chez elle, dans le talon de sa botte, à Bari.

 

18 févri­er 2010 ; 16h30

 

***

 

Sur une page d’un cahi­er d’écolier j’écrivais un aveu illisible.
Cette page, je la frois­sais, la gar­dais poing fer­mé dans ma poche.
Qu’est-ce que j’espérais ? Qu’une jeune fille me prenne la main, m’ouvre le poing
Et mette dedans sa main, qu’il ne se referme plus.

 

31 mai 2011

 

***

 

 

Par­don – le pre­mier mot

m’est venu dans le noir
je tâchais d’avancer
à tâtons
me heur­tant à des corps

Par­don

Puis tous les mots se for­mèrent comme pardon.

26 décem­bre 2011

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