Les antholo­gies, quand elles sont bien faites et bien menées, et tel est le cas de cet opus emmené par Jean Orizet, sont un apport impor­tant, voire fon­da­men­tal, à la poésie, en ceci qu’elles appor­tent des décou­vertes. Et plus encore, en cela qu’elles per­me­t­tent sou­vent à de jeunes gens de décou­vrir (par­fois pour la pre­mière fois) des poètes et même… la poésie. On en voit qui feuil­let­tent en librairie ou en bib­lio­thèque, et aucune sta­tis­tique, mal­gré cette mode de la quan­tité, ne peut dire com­bi­en de poètes le sont devenus – et par­fois poètes majeurs – pour avoir tenu un jour en main telle ou telle antholo­gie. J’en con­nais qui sont venus au sur­réal­isme et de là au sit­u­a­tion­nisme pour avoir lu l’anthologie de l’humour noir de Bre­ton. C’est un bon chemin, por­teur d’avenir.

Jean Orizet donne ici un choix per­son­nel de 600 poèmes de langue française, écrits par 350 poètes. Il a décidé d’orchestrer l’opus en suiv­ant 60 entrées thé­ma­tiques, dont, pour l’exemple, Femme, Spir­i­tu­al­ité, Forêt, Reli­gion, Fra­ter­nité, Vin… Cela donne 20 chapitres qui ont le bon­heur de n’être pas cloi­son­nés. Impos­si­ble de citer le nom de tous les beaux poètes pro­posés ici à la lec­ture, retenons cepen­dant que l’une des très grandes qual­ités de cette antholo­gie est de faire la part belle à nom­bre de poètes vivants/contemporains : Max Alhau, Gabrielle Althen, Marc Alyn, Jacques Ancet, Michel Baglin, Marie-Claire Banc­quart, Gilles Baudry, Yvonne Caroutch, Christophe Dauphin, Philippe Delaveau, Antoine Emaz, Jean-Pierre Lemaire, Jean-Pierre Luminet, Jean-Luc Max­ence, Roland Nadaus, Yves Namur, Nim­rod, Jean Por­tante, Jacques Ran­court, Dominique Sampiero, Françoise Siri, André Ughet­to… et la plu­part des poètes dits « gal­li­mard ». Une bien belle antholo­gie, on se croirait dans les pages de Recours au Poème

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