Il aime le monde, ses vis­ages et il regarde
le soleil de midi en face,
sans être ébloui.

Il lui pousse des ailes et il vole
d’un endroit à un autre,
hante le som­met d’une tour,
se nour­rit d’herbe et de racines.

Est très rapi­de, est agité, est chien
prompt comme le vent,
est nomade ne se fix­ant jamais nulle part
en ce monde.

Cou­vert de plumes ou vêtu en haillons,
il sera nom­mé porti­er du ciel.

 

 

Midi brûle et pour­tant rien ne le détourne de marcher,
ni les assauts d’un chien furieux,
ni la mort demain ou dans trente ans.

Il aban­donne le man­teau du monde,
moque prêtres et dévots,
s’étend sous un ciel qui ferait per­dre la raison
à cent égarés.

Un cor­beau dépose, sous ses yeux,
un pain entier et deux lions se couchent
à ses pieds.

 

 

Par­mi les esclaves de statues
et le com­merce des sentiments
il voit
des den­telles de musique suspendues
dans la lumière.

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