je dois à la vérité d’annoncer
qu’elle est abstrac­tion contondante

dois à la lib­erté de déclarer
qu’elle est soleil de notre tragédie

à la mor­tal­ité de chuchoter
que je n’arrive plus au superficiel

à la sex­u­al­ité de chanter
douce­ment le blues tout nu de la nuit

je dois à la beauté de murmurer
qu’elle est l’hallucinante inconnue

dois à la fatal­ité de proférer
que pour tout dire je trem­ble carcasse

à l’animalité de dévoiler
qu’avoir pu je l’aurais choisie pure

à la fragilité de reconnaître
que je suis pour de vrai sans défense

je dois à la van­ité de confier
que ses esclaves ont la vie bien dure

dois à l’altérité de poser
que nous ne parta­geons que l’existence

à l’ambiguïté d’affirmer
que bien sûr j’espère désespérer

à la célébrité de divulguer
que sa mère est pros­ti­tuée malade

je dois à la médi­ocrité d’insinuer
qu’elle fait la trop humaine condition

dois à la majorité de lui crier
qu’elle ne mérite pas ses penseurs solidaires

au détache­ment de prôner
une lente élé­gante contagion

au rationnel de démontrer
que mon avid­ité est un amour

je dois à la sincérité de déclamer
qu’elle est pres­tigieux désavantage

dois à l’intégrisme de proclamer
que je chie allè­gre sur vos dieux

à la sol­i­dar­ité de déduire
qu’elle est le plus sub­lime des échecs

à l’autorité de laiss­er savoir
qu’elle n’est jamais assise que sur un cul

je dois à la postérité de témoigner
de ce que les épo­ques sont mouch­es à feu

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