Laisse la lumière se repos­er en solo
et moi seul à gouter tes larmes
à fouiller ton vis­age, à plonger dans ton corps 
aux salives secrètes par les nar­ines entr’ouvertes
et nous deux à fendre l’un dans l’autre
nos corps à corps jetés à perte de vue

 

 

 

Je mar­chais dans le noir
quand je me suis cogné à toi

on ne se cogne pas
dans la lumière du jour

Je viens me bercer tout cru
aux escales de tes dents

à ton corps qui change d’échelle
à l’usage de tes fugues flottantes

 

 

 

les his­toires de pénélopes
tis­sent des rêves d’amour roux
      à dormir debout, assis ou couché,

racon­tent l’abandon fragile
des grands naufrages de l’homme
à l’origine du monde aux yeux clos

pour faire croire l’ultime naissance,
brève comme un cri non prémédité

 

 

les cuiss­es de l’antarctique 
par la fonte des glaciers
s’écartent
pour te laiss­er passer

 

 

les corps flairent le mal d’aimer
la chair s’ef­frite au sou­venir de toi
à n’en plus pou­voir respirer

Alors unique issue de secours,
ébréchée, recroquevillée
pour anesthési­er ton image

je me rac­croche à la frange des vagues
inonde à vif à la pointe des seins
de sou­venirs de petites jouissances

et dans le téle­sco­page des grands fonds 
apprend la tech­nique du sexe à sexe
aux racines de la connaissance

 

 

S’envelopper de pays aux matins
où souf­fles et plaisirs se rejoignent grandeur sauvage
pays mag­iques où la terre sent bon la terre

et la nuit pour ne pas pleur­er comme une chienne
au regard ordi­naire qui ne me voit plus,
cracher au ciel pour crev­er l’intimité des étoiles

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