Le sub­lime ayant été décrété inhab­it­able à l’issue
          d’un long acharne­ment thérapeutique
le poète cof­fré, bête en cage, dans l’idée de la mort
dut se résign­er, tête sur le bil­lot, à offrir sa voix
          en holocauste
aux dieux par con­tu­mace des ordinateurs.
Il par­lait en dessous avec l’accent des sources
crissant d’appels au sec­ours taraudés d’insomnie, de
          blas­phèmes rentrés
et d’absurdes stridences :
mime des Funam­bules, ci-devant des féodalités
          prosodiques
rac­cour­ci par l’oubli sur la place publique
à la san­té de la déesse Rai­son et de l’Être suprême.

La résur­rec­tion était chère, le temps cru­ci­fi­ait les horloges.
En équili­bre sur l’inconnaissance, édi­fiée au moyen de
          sa pro­pre destruction
l’écriture s’acharnait à sutur­er le vide grâce à des
          litur­gies d’estafilades
des géométries de fan­tasmes et des sub­li­ma­tions de cimes.

Le beau, resté obscur jusqu’en la transparence
s’aventurait si près des griffes de l’indicible
qu’il sem­blait le soleil dans la gueule du chat.
Mal­gré tout, aucun dic­tio­n­naire ne par­ve­nait à contenir
          les sens du mot poésie
ni la saveur du voca­ble cerise jouis­sant entre les lèvres
          du malheur.

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