« Le don de vivre a passé dans les fleurs ! »
(Paul Valéry)
Ruines aux champs
à peine ville
Pierres aux champs
à peine murs
Tout ce qui fut
affleure
comme un diadème au sol
Les hommes et leurs peines
les hommes et leurs chants
Tant de vie
Tant de gestes
dans les objets brisés
sertis de poussière
au chaud de la prairie
Fragments ombreux
écailles des siècles
bravant l’oubli
Pointillés en repère
sur les sentiers du temps
La terre toujours reprend
Mais l’aube toujours s’élève
portant ses fruits
vers les lieux aimantés de lumière
Extraits de leur tombe
les coquillages deviennent théâtre
Murmure de terre
les herbes mélangées
vibrent d’un écho d’antan
que ce jour recueille
Le sang du passé
fleurit
au cœur des coquelicots.
« Lumières » Editions Le Solitaire