He says black and white are death
so the sun nev­er shines when he shots

he says the col­ored ones are always tak­en with/
under over­cast skies
in order the colours are silenced are
mut­ed by all kind of greys
he says
Ger­many is this land where pho­tographs speak for him
he says black peo­ple against blue and red and yel­low walls appear
as burnt
he says
a cap on his head is the only arte­fact he needs
to work successfuly

the more he speaks the more grow­ing is
her thumbprint on his camera
the only thing she would give
a round of life
a web sym­bol of a plain reser­va­tion’s spider-woman

a last flash
a last shot
of memories

once upon a time there was a shield
it was a spidershield
her great grand­fa­ther’s per­son­nal flag
her great grand­moth­er’s vision
beyond its appear­ance you find the deep­est being the
war­rior’s meditation
— the wom­an’s love so close to the sun at dawn
when its beams are spread abroad from the horizon
look at it
the sun is draw­ing a web
and the shield is the sun and the web as well as long as his lungs draw breath

years later
she saw him on a TV program
an inter­na­tion­al cul­tur­al channel
he was the well-known photographer
and fore­bod­ing fore­shad­ow­ing was the shield on the screen
her spi­der’s work her wom­an’s love spread abroad from the horizon

look at it

 

 

BOUCLIER sacré

 

Il dit noir et blanc sont la mort
donc le soleil ne brille jamais quand il photographie
il dit les gens de couleur sont tou­jours pris avec/ sous
des ciels couverts
de telle sorte que les teintes soient réduites au silence
par toutes sortes de gris
il dit
l’Allemagne est le pays où les clichés par­lent pour lui
il dit les per­son­nes à la peau noire con­tre un mur bleu ou rouge ou jaune paraissent
brûlés
il dit
une cas­quette sur la tête c’est tout ce dont j’ai besoin
pour bien travailler

le plus il par­le le plus
ses empreintes dig­i­tales sur l’appareil
s’in­crus­tent la seule chose qu’elle puisse lui donner
un anneau de vie
un sym­bole rétic­ulé de la femme-araignée sur une réserve indienne

un dernier flash
une dernière prise

il était une fois un bouclier
représen­tant une toile d’araignée
c’é­tait la ban­nière per­son­nelle de son grand-père
la vision de sa grand-mère
au delà de son apparence vous y trou­viez la médi­ta­tion la plus profonde
l’être pro­fond du guerrier
à savoir l’amour d’une femme com­plice du soleil de l’aube
quand ses rayons s’e­tal­ent généreuse­ment sur l’horizon
regardez
le soleil des­sine une toile
et le boucli­er est le soleil et la toile aus­si bien
aus­si longtemps que les poumons du guer­ri­er respireront

Des années plus tard
elle le vit à la télévision
un pro­gramme international
il était devenu un célèbre photographe
et son pressen­ti­ment au pre­mier plan envahis­sait l’écran
le boucli­er son œuvre de femme son amour dis­tribué généreusement
au delà de l’horizon

regardez

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