Ani­maux en sucre, petits ani­maux de tout repos, même les loups sont her­bi­vores. Gen­til Dal­léas, t’es l’ami des bêtes. Moi, je con­nais que la sale bête, je la fréquente pas, je la recherche pas, faut l’avouer, mais elle se pointe quand même, toute seule et spon­tanée. Elle vient se frot­ter à ma veste avant de me faire quelque saloperie, elle me choisit. Note bien que la sale bête, on ne la décourage pas comme il faudrait, on ne la repousse pas, on l’admire bien au fond, on la trou­ve orig­i­nale, auda­cieuse, adorable. La sale bête a du car­ac­tère, c’est con­nu, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle s’avance avec son cri spé­ci­fique, son mufle, son bec, sa corne, et l’on se récrie, qu’elle est drôle, ma foi. Ou même on se promène dans un tapis craquant de sales bêtes plates qui ouvrent des mâchoires de cinquante cen­timètres, et font clac à un doigt de vos mol­lets. Ô caress­er la toi­son écailleuse des dan­gereuses bêtes, quand la famille devient monot­o­ne, qu’en dis-tu, ma fille ? 

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