Dans l’oiseau le silence
à tâtons fait son nid.
C’est ain­si que le chant
lente­ment s’élabore.

Dans l’oiseau le silence
et le vol se conjuguent
pour élu­cider l’air
et dis­tancer le cri.

Le pollen et l’oiseau
fer­tilisent l’espace
à force de silence
sous l’aile délébile.

Pour élud­er l’abîme
l’oiseau se fait vertige
et se vêt de sa chute :
le risque est sa pudeur.

 

(in DÉLÉBILES, 1962)
 

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