Poète et enseignante, Sil­via Här­ri est née et vit à Genève. Elle écrit en français et en ital­ien. On pour­rait la dire « suisse » pour peu qu’en poésie les nation­al­ités aient un sens ; pour peu, du reste, que le con­cept de nation­al­ité présente encore quelque per­ti­nence intel­lectuelle. Cela est éminem­ment dis­cutable. En tout cas, la poésie n’a pas de fron­tières, et c’est heureux. Elle dit l’homme sous toutes ses formes ou encore la femme, sous toutes ses formes elle aus­si. Femmes/hommes, qu’importe les man­i­fes­ta­tions des uns et des autres, tout ce bruit pour peu, à l’échelle véri­ta­ble, celle de la vie uni­verselle, qu’importe quand ce qui compte réelle­ment c’est qu’il y ait de l’humain en cet homme là et en cette femme là. Celle-ci et celui-là, tous, peu impor­tent lesquels ou lesquelles. De l’humain. C’est cela le pro­fond de la poésie. Et on lira ce pro­fond dans les mots de la poète :
 

(Ain­si, ce fut le dernier jour).
 

Le doigt sur l’interrupteur
 

ta main offerte sur la table
préfère le chant de l’ombre
 

creusés dans le noyer
il y a des itinéraires qui s’enchevêtrent
tu les sens sous ta paume planisphère
tu les voy­ages sous ta plume mappemonde
 

d’un geste sec on éteint la lampe
on ferme la bouche la porte les paupières
pour que la terre ne s’y engouf­fre pas
on ouvre les bras on s’élance              tu voles.
 

 

Tu voles.
Bien­v­enue à tous et toutes dans le réel du Poème.

 

On lira d’autres poèmes de Sil­via Här­ri ici.

 

 

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