Sou­vent l’étincelle meurt avant que naisse la flamme

 

J’ai passé mon temps à être mis KO
sur les rings usés
des sales recoins de l’existence
Guère plus qu’une ombre froide dans le regard factice
de la fille
qui bran­dis­sait les pan­neaux du décompte
des rounds

et je songe
à la folie parfois
quand le soleil
s’éteint en gémis­sant et
je me dis que les mouches
bouf­fer­ont mon cadavre
et je voudrais à nouveau
incendi­er la nuit
juste pour le geste,
la légende
pour toutes les fois où je n’ai
pas
vu
venir
le cro­chet au foie, le direct au menton,

il en faudrait une qui se lève nue le matin
et me dise,
« le vent emporte les rêves avant
que les nuages dévorent le ciel »
ses jambes seraient interminables
et fines et son sourire brillerait comme une lumière
qu’elle serait la seule à com­pren­dre et j’accepterai
qu’il en soit ain­si, sa peau ne men­ti­rait pas
et elle pro­tégerait mon flanc et ce qui reste à
sauver

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