Les chats miaulaient
Les vach­es meuglaient
Les chevaux hen­nis­saient, des sim­ples d’esprit
Jouaient avec des pen­sées sin­istres et d’inutiles frayeurs
         – l’ignorance était grande et les soirées tranquilles,
un cer­tain ordre cos­mique rég­nait sur l’univers
quand toi et moi avons choisi d’être seuls
con­tre la banal­ité, con­tre la routine,
con­tre les redites,
con­tre  ce qui est con­tre, con­tre l’antagonisme,
con­tre l’ordinaire, con­tre l’inhabituel,
con­tre notre espèce,
par égard pour l’amour,
par égard pour la vie qui court comme
ces énormes mon­stres japonais
insat­is­faits près du lac au bord duquel
se prom­e­na un jour notre excep­tion­nelle amitié
comme une jeune fille qui
man­qua d’être violée
par les vents glacés du Mont Fuji
qu’il était si agréable
de con­tem­pler,  parfois

 

traduit de l’anglais par Marie-Hélène Dumas
 

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