The banker who owns the stars took me to his obser­va­to­ry on a hill out­side Rome. “Look,” he said, “that one is where I will live and that one is for my daugh­ter and that one where my wife will live.” “Do peo­ple who have no mon­ey also go to stars after they die?” I ask. “Of course”, he shrugs calm­ly, “they will have to spend their time with the worms but noth­ing stops a fed­er­a­tion of them own­ing a share in a star. The worms too have their shim­mer­ing pres­ence laced in the still­ness above and, besides, who can say how many emper­ors’ stars have fol­lowed the laws of com­bus­tion, dwin­dling away in the cav­al­cade of what we can only call the wounds in bright­ness.” “Will the sky and the stars end?” I ask him. He is silent and pulls from his pock­et a heavy gold­en watch with­in which can be seen small­er gold­en watch­es each con­tain­ing more watch­es and the last, the small­est, specks of gold sand. The banker is a sober cit­i­zen who reg­u­lates the prof­it and loss of the jour­ney. His immense com­pu­ta­tions are held in a wood­en draw­er where wands of mer­cury assess their truth. Now on his out­stretched hand specks of bright­ness are mul­ti­ply­ing and I no longer know what is the sky, what the hand, what the unstat­ed sanc­tu­ary of lumi­nous decom­pos­ing soil.

 

 

 

Le Ban­quier qui pos­sède les étoiles

 

Le ban­quier qui pos­sède les étoiles m’a amené à son obser­va­toire sur une colline aux envi­rons de Rome . « Regardez », a‑t-il dit, « celle-ci est celle où je vivrai, et celle-là est pour ma fille et sur cette autre vivra ma femme. » « Est-ce que les gens qui n’ont pas d’argent vont aus­si dans les étoiles après leur mort ? » ai-je demandé. « Bien sûr », dit-il calme­ment en haus­sant les épaules, « ils devront pass­er leur temps avec les vers mais rien ne les empêche de s’associer pour  détenir une part dans une étoile.  Les vers  égale­ment ont leur cha­toy­ante présence  entrelacée à la tran­quil­lité là-haut et, par ailleurs, qui peut dire com­bi­en d’étoiles d’empereurs ont suivi les lois de la com­bus­tion, s’éloignant en dimin­u­ant dans la cav­al­cade de ce que nous pou­vons seule­ment appel­er les plaies dans  la bril­lance » « Le ciel et les étoiles auront-ils une fin ? » ai-je demandé. Il  se tait  et sort de sa poche une lourde mon­tre en or à l’intérieur de laque­lle on peut voir de plus petites mon­tres en or con­tenant cha­cune d’autres mon­tres et la dernière, la plus petite, des pail­lettes de sable d’or. Le ban­quier est un citoyen posé qui règle les prof­its et les pertes de la journée. Ses cal­culs immense sont rangés dans un tiroir en bois où des baguettes de mer­cure garan­tis­sent leur exac­ti­tude. Main­tenant, sur ses mains ten­dues se mul­ti­plient des pail­lettes de lumière et je ne dis­tingue plus ce qui est  le ciel,  la main,  ou  le sanc­tu­aire inex­primé du sol lumineux en décomposition.

 

 

Tra­duc­tion en français : Mar­i­lyne Bertoncini

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