(pub­lished in La Tra­duc­tière No. 30)

 

The train wound through the bare brown mountains,
the car­riage icy cold; he ate salty cheese, flat bread,
stepped out into freez­ing fog. He head­ed south.
His tent was ripped apart, his papers lost,
pos­ses­sions gone – except the book of poetry –
a lit­tle creased and stained, but still there.
Lat­er – the heat, the flies, the fever.

Back in win­ter, he breaks the film of ice
over water in a brass pot,
on a rooftop in Baluchistan.
When the dust storm cov­ers moun­tains, rooftop,
he cov­ers his mouth, to breathe air, not grit -
in a bare room with no lamp,
the book breathes for him
the lines become the breath.

 

 

Le Voyageur
(pub­lié dans La Tra­duc­tière No 30)

 

Le train entail­lait sa route à tra­vers les mon­tagnes brunes et nues,
sa voiture glacée ; il mangea du fro­mage sale, du pain azyme,
et sor­tit dans le brouil­lard glacé. Il se dirigea vers le sud.
Sa tente était déchirée, ses papiers perdus,
ses biens dis­parus – sauf le livre de poésie –
un peu frois­sé et taché, mais tou­jours là.
Plus tard – la chaleur, les mouch­es, la fièvre.

De nou­veau en hiv­er, il brise la pel­licule de glace
cou­vrant l’eau d’un pot de cuivre.
Sur un toit du Baluchistan.
Quand la tem­pête de pous­sière recou­vre les mon­tagnes, le toit,
il se cou­vre la bouche, pour respir­er l’air, pas le sable –
dans une pièce nue et sans lampe,
le livre respire pour lui
les lignes devi­en­nent le souffle.

 

Traduit par Mar­i­lyne Bertoncini
 

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