The White Review est une revue lit­téraire et intel­lectuelle excep­tion­nelle, créée du côté de Lon­dres, en févri­er 2011. Trimestrielle, la revue à la direc­tion de laque­lle opèrent Ben­jamin East­ham et Jacques Tes­tard, pub­lie de la poésie, des nou­velles, des essais, des pho­togra­phies et des œuvres d’art (la cou­ver­ture de ce numéro 9 est ain­si recou­verte d’une sorte de poster, The secret map, par Raphaël Gar­nier, qui, déplié, devient affiche/œuvre d’art). Des entre­tiens, aus­si. La ren­con­tre se fait ici avec Sorokine, romanci­er extra­or­di­naire qu’il con­vient de vite décou­vrir si on ne le lit pas encore, chez Verdier et aux édi­tions de l’Olivier. L’écrivain par­le de son œuvre, de la vio­lence con­tem­po­raine de la société russe, de sa vision du monde, et de son dernier roman paru il y a peu en langue russe. Pas­sion­nant Sorokine, miroir de la Russie et de nous-mêmes, Sorokine dont on dit que la moin­dre annonce de paru­tion d’un texte ou d’un livre énerve Pou­tine. La revue pub­lie des écrivains de renom à l’échelle plané­taire (Joshua Cohen, André Schiffrin, Will Self, Michael Hardt, Jonathan Safran Foer dans ses pre­miers numéros), Vila-Matas dans ce numéro, par exem­ple, et de beaux poèmes, ceux de Ger­dur Krist­ny, Adam Ftizger­ald, George Szirtes et Matthew Gre­go­ry, ici. Les pages d’écrits alter­nent avec des œuvres d’art. L’ensemble est superbe, pour le moins. On trou­ve aisé­ment la revue sur inter­net ain­si que dans de nom­breuses librairies partout en Europe… sauf en France.

Ce fait à lui seul dit beau­coup sur l’état du monde intel­lectuel de notre petite province dev­enue ridicule à l’échelle globale.

 

The White Review, issue 9, novem­bre 2013.
243 Knights­bridge, Lon­don SW71DN.
Direc­tion : Ben­jamin East­ham et Jacques Testard
www.thewhitereview.org
15 euros environ

 

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