La Valse libertine. Haïku de printemps
L’aile me chatouille
tous les nids sont bons
pour l’aile au printemps
Maudit qui me force
quand le pêcher est en fleur
à la chasteté
Je sais une flûte à bec
quand elle joue au fond de moi
c’est pas du pipeau
La verdure c’est bien
la verdeur c’est mieux
le printemps qu’on peut
***
Le temps de le dire. Haïku d’été.
Sieste au paradis
j’entends pousser l’herbe
et mûrir les pommes
Le jupon d’un ange
a depuis les cieux
glissé dans mes yeux
Passe une hirondelle
mon cœur qui soupire
s’accroche à son aile
La vaisselle s’est tue
Dans la maison trois heures sonnent
Torpeur estivale
***
Taches de rousseur. Haïku d’automne.
Une feuille tombe
se lève le temps de jouir
des plus menues choses
Craquant sous mes pieds
Le soleil d’automne
Est éblouissant
Douceur de l’ennui
qui me met au diapason
des journées d’automne
Quand l’automne est là
et que la nuit tombe
quelle philosophie
***
Jours écrits en hiver. Haïku d’hiver
Qu’il est bon mon vin
Je parle avec plein de gens
Dans le salon vide
De la soupe et des poèmes
Voilà de l’hiver
Tout mon ordinaire
La rivière dessine un coude
J’y cale la peine
Que j’ai sous le coude
J’épouse si bien
La tristesse de l’hiver
Que j’en ressens du bonheur