Vieil homme

toi que le moin­dre automne fait tousser
ne va pas te pren­dre pour l’arbre
qui se met nu l’hiver
et l’été s’enveloppe
d’un feu qui  te brûle les yeux

 

Méfie-toi de la métaphore
qui  te ferait pousser
des branch­es dans le dos
des racines
entre les orteils
et te couronnerait
d’un cou­ple de corbeaux

 

Car l’arbre n’a rien à te dire
Peut-être
qu’il  te tourne le dos
Peut-être
qu’il te regarde écrire
le poème de l’homme que l’arbre change en arbre
et qu’il est en train
de te pren­dre au mot.
                                                      

(Les mots sont des chiens d’aveugle)

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