Or se lev­ait sur la branche
la feuille irisée en même soleil : s’assoupir
bercé des nues. Les ramures orientaient
le sec­ours du jour.

Nos pieds mesurés dan­saient sur la mousse et l’écorce,
le pli d’une résis­tance. Tout
à l’arbre rap­porté. La toise offre une ombre
ou un repos de mémoire (l’abri des feuilles).

Tes mains retour­naient les graines.
Je craig­nais la vie : répan­dre sur le sol l’attente.
Fine couche et, légère, la dis­per­sion du chant.
Une voix sere­ine pour les mots de l’or
lev­és en mou­ve­ment pareil.

Lire sur tes lèvres. Un espoir
s’arrête sur nos pas, craque­nt les feuilles
(l’hiver dernier, sédiment).
Te regarder.
Accroche hier en souf­fle.

Le poème ne fut
qu’un retour – le repère ?

J’attends blot­tie le pur essor des ailes.
Quelques feuilles caduques affron­tent le vent
avant la chute des mots infimes. Assourdis,
dernier rebond.

Disparaître. Un murmure.
Nos cer­ti­tudes offrent une issue : au printemps
l’or retient son souf­fle pour écrire l’été.

Retour à naître.

Nos pas soulèvent les feuilles.
Même et tou­jours, depuis l’orée. À finir,
une branche
silencieuse.

Le jour vient : plus une écharde au ciel.
Le souf­fle des saisons porte la nouvelle :
semence de lumière.
Plus une ombre à courir, ronde et surface,
la glace fond. La trans­parence, plus à prouver.
Tout oracle.

C’est l’été, son règne éternel.
Sur mes doigts, j’épelle tes couleurs.
Nous apprenons, mur­mure savant,
l’orthographe des tables d’argile :
une fois le jour, ajout.

 

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