Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais, doucement avec grande industrie
Dans l’union de la vigne et du tuf
Elle entend le serment des sarments au village
La promesse a glissé depuis le Nord
À portée de rails
Dans le ventre du vent gravide
L’ancêtre sema des dents comme on sème des mots
Naquirent des guerriers
Mots de guerre
En collier d’épousée
Harmonie compta ses malheurs
Maux d’enfants
Dans un café parisien
Paru Vendu accapare un vieux danseur musette
Aux rides ténues et cheveux de zinc
Sonne et trébuche consonne
Nous sommes tapis
Dans un silence à fleur de pénombre
L’homme qui annone et moi
La comète lettre s’étire et s’effiloche
Vit et rit
Ni parue ni vendue
Sous cape elle coule acide
Au-delà de l’odeur des harengs au vinaigre
J’ai perdu le fil des rhapsodes
Qui t’aurait permis de coudre de rapetasser
Ta lecture d’illettré
Vieux danseur fatigué
L’homme aux cheveux blancs lit à haute voix
Les nouvelles du jour
Journellement misérables
Du composé au séparé
À l’heure où les cuisiniers mangent
Avant le coup de feu
Harmonie et Cadmos beaux amants
Devenus serpents
Mélusine cor d’harmonie des eaux
Mystère irréductible de la séparation
Contes à dormir debout
En robe de saphir
Le métal vif
N’est pas venu là seul
Les yeux de l’autre l’ont guidé
Vers la sortie
Trois passeurs pour une voix
Lui
L’autre qui me porte
Mon tout autre
Mon sourire de cyprès échevelé
Ma tuile étoile au vert d’amant
Qui effile et révèle
Sans le savoir
Les rêves de mes mots
La cavale domptée
Restera sauvage
À défaut d’orgue
Elle joue du serpent
Plante des pieds à même la terre
Pieds poissons dans le cliquetis des flots
Les couleurs tintent
Les couleurs chantent
Rédimant l’humanité
Vouivre sur le fil d’un I
Harmonie se prélasse au firmament
Mère Lucine des accouchements
Du ciel et de la terre
Contrepoint
Les cuisiniers ont disparu
Avec les dernières miettes
Mélusine et ses sœurs
Secouent les draps
Brodés au point de rosée par la trompette de Miles Davis
La poussière de soleil
Déride les persiennes