Oublions et dansons !

Comme nous sommes bal­lot­tés dans ce trans­port collectif,
Con­traints à l’accélération sur les routes étroites de nos cartes,
Coudoy­ant les amnésiques légers et lyriques.

Dans un mal de crâne entretenu, je m’escrime à penser à toi,
Je tente de con­serv­er ton vis­age en fer­mant un œil sur deux,
Je rabâche ton prénom au rythme du tam­bour de mes collègues.

Oublions et dansons !

Je danse seul avec mon ombre, sous un soleil qui s’incline,
Un cri aigu parvient à fil­tr­er entre mes dents serrées,
Je me casse les oreilles avec ce cri de guerre, ton prénom

Je danse seul der­rière un mur qui cap­ture mon ombre,
Prenez mon corps ondu­lant, odor­ant et encombrant,
Livrez-le aux pigeons des villes.

Oublions et dansons !

Mon ombre dansera seule, comme une flamme,
Avec peine,
Comme une âme,
Et s’effacera en un clin d’œil.
 

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