Tu t’éveilles les pom­mettes brûlantes,
le vis­age crispé par le mécon­tente­ment du réveil.
Un cha­grin de trois ans:
Pressen­ti­ment des cha­grins que t’attendent.
Qu’est-ce qui aurait pu te consoler ?
Je con­tin­ue à taper d’une main,
te cares­sant de l’autre.
Tu ne pens­es pas à moi -
Peut-être à un bon­bon ou à un lion,
peut-être à un train.
Je ne pense pas à toi non plus -
mais à un jan­vi­er som­bre, froid,
qui s’effondrerait entre moi et l’écran
si tu n’avais pas for­cé ton chemin jusqu’ici .
Main­tenant c’est l’impatience qui te saisit
et me saisit moi aussi:
Tu m’empêches d’écrire le poème sur toi.

 

Tra­duc­tion : Denise Boucher
 

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