Une journée sans écrire est une journée perdue

 

Une journée sans écrire est une journée perdue
me dis­ais-je en per­dant ma vie à la gagner
labours de champs stérile aux fron­tières de l’absurde
Absence qui se noie dans le puits du néant
Ecrire ne serait-ce qu’un mot
une sen­tence un vers
comme un oiseau sans aile dans le nid de l’oubli
La page n’est pas une cab­ine d’essayage
un lieu où se dévêtir pour chang­er de peau
Le temps se plie comme un linceul
Les jours s’en­tassent l’un sur l’autre
dans un cof­fre sans fond ni couvercle
Nous sommes tous assignés
au tri­bunal qui est en nous
Les bonnes actions sont de plume
et les mau­vais­es de plomb
La vie nous dit: “Tout est possible”
La mort répond: “Rien n’est acquis”
Heureux le linge immac­ulée qu’imprègne
le sang d’une face cachée
Mais com­ment recon­naître ceux
dont la bouche est une blessure
d’où jail­lit le glaive?
 

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