Aux larmes des hommes l’absente resplendis­sante. D’immenses roches noires. Sa terre. Son sourire. Sa chevelure. Tress­es d’eau. Ser­pent son corps. Puis vint le feu. Et n’est plus. Homme broyé. Seul. Herse de nou­velle nature. À seul. Debout. Et son poème. Lut­tant ray­on à ray­on, soleil con­tre soleil. L’astre, l’absente. Que sont les fleurs dev­enues dans l’arbre de Judée ? Que sont-elles ces fleurs aux­quelles accrocher ? Ont chu. L’espérance et le reste de cha­grin enfoui.

Des cigales hurlent. Le soleil sous­trait. Brosse le vent l’été achevant. S’éternisent. Un rire. Une voix sous le pla­tane. S’endormant, mater­nelle. D’un été l’autre, le paysage. Avaler les march­es. Une à une. Pro­ces­sion comme avalanche, jusqu’à la cabane de l’enfance. Val­longues. Tou­jours le soleil et le com­bat tou­jours. Et la pluie de feu dans nos cervelles frap­pées. Tout indif­férem­ment. Sans har­monie pour une fois. Et la blessure qu’on ne peut. Et les joues de pleurs. Et les chevilles de las­si­tude. Pour marcher, il faut l’âme, la mère.

L’homme, l’arbre, leur courbe comme échin­er. Comme rompre. Comme détru­ire. Sec­ourant à leur tour quel ? l’amour de la terre. Cepen­dant. D’un ray­on l’autre, s’est dépaysée, s’est exilée, nous regarde. Nous regar­dons. Mais les ronces des yeux dans le tail­lis des hommes brû­lent comme soleil et son cœur d’éclater. Les corolles des bras enla­cent. L’heureux tour­ment d’un pein­tre, encore, sub­siste, qui du noir crée la lumière, crée l’enfant, la femme d’or. Pour­suiv­re, rocailleux. Écouter la voix de la femme. Hurlant sur le chemin. L’absente resplendissante.

 

                                                                                                               Val­longues, Bor­deaux, 27 au 30 août 2004,
Mar­seille, juil­let 2005, juil­let 2008, juin 2012.

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