je t’aime/dame/comme le sud/
un matin monte de tes seins/
je touche tes seins et je touche un matin du sud/
un matin comme un dou­ble parfum/

du par­fum de l’un se lève l’autre/
ou bien tes seins comme dou­ble allégresse/
de l’une revi­en­nent les com­pagnons morts dans le sud/
ils étab­lis­sent leur dure clarté/

de l’autre ils revi­en­nent au sud/vivants de
l’al­lé­gresse qui monte de toi/
le matin que tu donnes comme de douces âmes volant/
faisant âme l’air avec toi/

je t’aime car tu es ma mai­son et les com­pagnons peu­vent venir/
ils sou­ti­en­nent le ciel du sud/
ils ouvrent les bras pour lâch­er le sud/
d’un côté leur tombent des furies/de l’autre

grimpent leurs enfants/ils ouvrent la fenêtre
pour qu’en­trent les chevaux du monde/
le cheval enflam­mé du sud/
le cheval du délice de toi/

la tiédeur de toi/femme qui existes
pour que l’amour existe quelque part/
les com­pagnons bril­lent aux fenêtres du sud/
de ce sud qui brille comme ton coeur/

tourne comme des astres/ou compagnons/
tu ne fais que monter/
quand tu lèves les mains au ciel
tu lui donnes san­té ou lumière comme ton ventre/

ton ven­tre écrit des let­tres au soleil/
sur les murs de l’om­bre il écrit/
il écrit pour un homme qui s’ar­rache les os/
il écrit liberté/

 

Tra­duc­tion :  Jacques Ancet

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