1

 

Et la beauté change de nom
un visage
reprend toutes les images.

 

 

 

Les corps ont découpé le silence
sont entrés dans l’espace
l’un de l’autre

sont entrés dans l’espace

la lumière a bougé
du temps venu de si loin
a déplacé la couleur

 

 

 

 

2

 

Avec le vis­age de l’homme
dans la lumière la cer­ti­tude de la lumière
j’invente mon vis­age et tout mon corps
et plus peut-être la manière dont je ris
je marche j’écris je ris dans le bruit des vagues
et c’est comme des houles
de langue dans le corps
votre voix votre visage.

 

 

Et même quand le temps s’est installé
c’est vous chaque lilas£
son par­fum de terre et d’amour secret
la couleur que l’on aime
les cernes qu’on ne pense pas.

 

 

 

 

3

 

Le sexe est entré dans les yeux clos
cha­cun  habite désor­mais son visage

elle caresse
tout.

 

 

 

 

 

Par­fois l’homme serre si fort
c’est un naufrage
dans la pénombre
tout va si vite
aus­si bien le plaisir que je te donne
vous je dis vous encore

elle pour­rait mourir dans ses mains
et lui.

 

 

 

 

4

 

Tout l’air devient la peau
tu me parles

et chaque fois.

 

 

 

 

L’eau fraîche du pichet
éclabousse mes pas
le tis­su bouge sur ma cuisse
je suis celle qui marche
dans la chaleur et le corps
brûlant dans la parole sèche
vous rafraîchirez mon visage

je nomme celle qui marche
je la nomme votre désir.

 

 

 

 

5

 

Les fêtes vien­nent avec les mots et les mains
et l’épaule
l’arche de tout un corps

vis­age refait
dans la lumière d’une voix.

 

 

 

 

Les grands pins occuperont
le ciel dans des bruits d’océan
on boira à grandes gorgées
tous les vins
toutes les paroles même celles qu’il ne faut pas

les coulées de soleil brûleront moins
que le sang.

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