Chaque pierre ramassée sur mon chemin
Devient un repère
Qui jalonne mon parcours
Tra­verse les frontières
Relie l’Orient à l’Occident
          L’île à la terre-mère
          Le proche et le lointain
          L’ici et l’ailleurs 

La mer a poli la matière
Qui danse
Au gré des chaos
Et des tour­ments de l’eau

Au loin
La lumière insoumise a brûlé
La pierre impassible
Dev­enue sable des déserts
Glis­sant entre les doigts 

Dans le creux de ma main
Dans la tiédeur du corps
L’arrondi de la pierre a trou­vé son refuge
               Apaisé 
Avant de regagner
Sa lib­erté perdue

 

 

Puis­er en Soi
Les richess­es voilées de l’âme
En som­meil  depuis l’enfance
D’une vie vouée à l’effort
A l’attention à l’autre
Sans doute un désir de reconnaissance
Une quête d’amour invisible
Qui se révèle avec le temps
Pour être ce que je suis
Devenir ce que je suis

Tant que je garderai en moi
Cette capac­ité d’émerveillement
Qui veille dans l’intimité de Soi
N’appartient qu’à soi
Se nour­rit pourtant
Du sourire de l’autre
De cette main ouverte
Qui jamais ne se crispe
Sur un cha­grin du jour

Tant que je serai
Ce regard vivant
Etincelle de braise
D’un feu qui n’en finit pas
De chauf­fer les os et le cœur
D’une vie qui s’étend

J’apprivoiserai  les frontières
Pour ne plus avoir peur
Ne plus me réfugi­er dans le berceau de mes attentes
Pour accueil­lir seulement
Accepter sans passivité
D’être vivante
D’aimer
D’être aimée
Simplement

 

 

 

 

 

 

 

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