Le lan­gage ne dit rien
Qui ne soit toi
Puisque tu lui donnes tout
Ton nom
Ta voix
Ton souffle
Et jusqu’à la charogne qui, un temps,
Frétille des vers de personne.

Tes vers — parlons-en ! —
Asti­cots de la pensée
Se mêlent à d’autres vers
Copulent
Dans le charnier du poème.
Charnier ? Herbier ?
C’est selon que se décompose
La chair ou la rose.

Le lan­gage ne par­le pas.
C’est toi
Qui lui prêtes — Dieu merci ! —
Un temps court
Un cer­tain temps
Où se dit
« Ceci »

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