A pro­pos d’un recueil de poésie aux larmes retenues

 

Un enfant silen­cieux se tient au milieu des morts
Des chevreaux approchent et lui lèchent les mains

d’autres descen­dants d’autres pays se mêlent
et des anniver­saires précoces
comme une rose pré­coce –ou tardive
au milieu des ronces et des rosiers tail­lés de janvier
une rose des morts mais une rose
Dans la terre la lutte de l’hiver et du printemps
le print­emps n’est pas encore sorti
l’hiver est dehors
les arbres nus et sombres
les morts de l’hiver titubent doucement
et d’autres arbres d’autres pays plus loin
on ne voit pas encore ce qui bouge dans la terre
un mys­tère qu’on pénètre à peine
la mémoire se referme
dans la terre

Un vieil­lard silen­cieux se tient au milieu des morts
Les chevreaux s’approchent et lui lèchent les mains
 

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