La 2e anthologie poétique de Nicole Laurent-Catrice
Hispaniste, poète et traductrice, Nicole Laurent-Catrice, qui fut chargée de programmation pour la poésie au festival rennais Les Tombées de la nuit, propose ici la programmation (bilingue espagnol/français) de ses propres poèmes dans la 2e anthologie qu’elle leur consacre.
Nicole Laurent-Catrice, qui fit son entrée en poésie à la suite d’une rencontre décisive avec Angèle Vannier à la Maison de la culture de Rennes, publie ses recueils chez ceux qu’il est convenu d’appeler « les petits éditeurs ». Sans parler des poèmes qu’elle fait paraître au sein de « livres d’artiste » à tirage limité. Elle nous donne donc, dans cette anthologie, l’occasion d’approcher un bon panel de son œuvre, couvrant la période 2002–2011, d’où émerge le superbe recueil Cairn pour ma mère publié en 2008 aux éditions rennaises La Part commune : « Une mère c’est une femme/qui regarde son enfant/Tu nous a beaucoup regardés/Tu savais tout de nous » (…) « Te donner la parole enfin/toi qui t’es toujours tue devant l’homme ».
La poésie de Nicole Laurent-Catrice se caractérise par son éclectisme. On peut passer du poème pour enfants (et grands enfants) comme dans L’abécédaire de Claire (éditions La Branche rouge, 2008) à des réflexions ou méditations profondes sur la vie, parfois aux allures de maximes : « L’ordre du monde se fait en soi/non hors de soi » (…) « Il n’y a pas de plus grande liberté que d’aller vers soi-même » (dans Cent anses pour saisir la vie). Tandis que dans un autre ouvrage, Fils, filins, Fêlures (éditions Carré d’encre, 2008), elle esquisse une forme de profession de foi : « Mordre dans la vie/filer le parfait amour/coudre les jours et les jours/et l’aiguillée trop courte/couper le fil avec les dents ».
Autant lectrice que auteure, Nicole Laurent-Catrice dit son amour des livres dans L’ivre de lecture (éd. Carré d’encre, 2010). « Feuilleter/bouchée après bouchée/comme un gâteau/qui laisse des miettes/sur les lèvres ».
Eclectisme, donc, chez quelqu’un qui revendique « une poésie multiforme, protéiforme et qui envahit tous les domaines de la vie » et dont l’écriture, comme elle le dit elle-même, est inscrite « dans le concret, le charnel, le viscéral, le ménager, le minéral, le végétal ». Et c’est pour « se désengluer » qu’elle écrit.