Orianne Papin, Poste restante, Marie-Laure Le Berre, Ligne

Par |2023-07-06T12:01:30+02:00 6 juillet 2023|Catégories : Critiques, Marie-Laure Le Berre, Oriane Papin|

Poste restante, Ori­anne Papin

Ayant décou­vert les poèmes d’Orianne Papin dans la revue en ligne Gus­tave, j’étais curieuse de lire son pre­mier recueil. Une belle lec­ture. Trente poèmes autour du pre­mier amour, celui que l’on décou­vre sou­vent à l’adolescence, lors des grandes vacances en bord de mer. Garder le lien par l’échange de let­tres via la Poste restante, « gage de con­fi­ance / pro­ba­toire ». Déli­catesse et sen­su­al­ité du poème. Frôle­ment des pre­miers gestes. L’enfance qui s’éloigne : « Un corps étranger / dans le miroir / une mue dev­enue per­cep­ti­ble » Puis le pre­mier faux pas. « Les gens / qui pleurent sou­vent / ont les cheveux / qui sen­tent la mer. »

« Tomber / dans l’amour » nous dit Ori­anne Papin, c’est « S’en sor­tir étour­di / et puis plonger / encore ».  

Orianne Papin, Poste restante, Polder 185, Gros Textes, 2020, couverture de Sophie Belle, préface de Sylvestre Clancier, 6€.

Ligne, Marie-Lau­re Le Berre

Il s’agit d’une longue marche à tra­vers la lande bre­tonne, mais comme l’écrit Jean-Michel Maulpoix dans sa pré­face, c’est avant tout une réponse « à son appel, en suiv­ant la marche des rocs, men­hirs ou murets de pier­res sèch­es. » On pense for­cé­ment à Guille­vic et c’est dans sa lignée que Marie-Lau­re Le Berre note « quand on va à Carnac / il y a des ques­tions qui se posent / la pierre con­naît la réponse / mais elle ne dit rien / elle méduse ». Les men­hirs inter­ro­gent et aspirent des légen­des « fille de l’écume » jail­lie de la mer « pour un chant », « Bac­cha­ntes de Lydie » qui « ond­u­lent leurs grands corps / sous les rais de la lune / qui joue ». La poète s’insurge de voir ceux qui courent entre les pier­res « Le feriez-vous dans vos cimetières ? » Ces pier­res ne par­lent pas mais ont une his­toire, une peau dure que l’on caresse, un cœur fait de chant que la poète tente de percer. Ligne est aus­si une marche / Odyssée à tra­vers la mémoire. Com­bats du passé. Com­bat du poète face aux mots : Tu ne dors pas / Les men­hirs chantent / Tu écoutes ».

Marie-Laure Le Berre, Ligne, Polder 182, Gros Textes, 2019, couverture Georges Le Fur, préface de Jean-Michel Maulpoix, 6€.

Présentation de l’auteur

Marie-Laure Le Berre

Marie-Lau­re Le Berre vit dans le Fin­istère, à Moëlan-sur-Mer. Pro­fesseure de let­tres clas­siques, doc­teur en étude latine de la Sor­bonne (spé­cial­isée dans la comédie latine au siè­cle des Sci­p­i­on, IIe siè­cle avant J.-C),  elle enseigne le latin, le grec ancien et la littérature.

© Revue Décharge.

Poèmes choi­sis

Autres lec­tures

Présentation de l’auteur

Oriane Papin

Ori­anne Papin vit à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Seule, avec ses parte­naires artis­tiques ou avec ses élèves, elle fab­rique des mots toute la journée. Auteure de poésie et de réc­its, ses textes sont pub­liés par plusieurs maisons d’édi­tion et revues, en France, au Cana­da, en Bel­gique et au Mex­ique : Décharge-Gros Textes, Cor­ri­dor Éléphant, La Marge, Triages, Ver­so, Les Hommes sans épaules, Gus­tave, Diérèse, Cabaret, Tra­ver­sées, Ancrages, …

Très active sur la scène cul­turelle nationale,  elle pose la poésie dans le quo­ti­di­en : poésie urbaine, slam de poésie, poésie visuelle, piano bar, class­es à pro­jets artis­tiques, mise en scène de per­for­mances littéraires.

 

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Lydia Padellec

Lydia Padel­lec est née à Paris en 1976. Poète et plas­ti­ci­enne, elle a créé les édi­tions de la Lune bleue (2010–2018) et organ­ise en Bre­tagne depuis 2015 le Fes­ti­val Trouées poé­tiques. En 2001, elle décou­vre le haïku à tra­vers l’œuvre des grands maîtres japon­ais. Elle a pra­tiqué chaque mois le kukaï de Paris, mené par Daniel Py (2007–2013) et lance en 2014 son pro­pre kukaï à Port-Louis en Bre­tagne. Elle par­ticipe depuis 2008 au Fes­ti­val Fran­coph­o­ne de Haïku (Mon­tréal, 2008 ; Lyon, 2010, Mar­tigues, 2012, Vannes 2014, Québec 2016). Lors du Print­emps des poètes 2010, elle a créé un spec­ta­cle « Sur les lèvres rouges des Saisons » autour des formes poé­tiques japon­ais­es, accom­pa­g­née de musi­ciens. Ce spec­ta­cle est devenu un livre édité par l’A­mandi­er en 2012, réédité en 2019 par Unic­ité, qui réu­nit pour la pre­mière fois le haïku, le tan­ka et le haïbun. Elle ani­me des ate­liers depuis 2004 auprès de dif­férents publics (écoles, médiathèques, musée Albert-Kahn…). De jan­vi­er à juin 2019, dans le cadre du pro­gramme de rési­dences d’écrivains en Ile-de-France, elle est en rési­dence au Pôle cul­turel-Médiathèque de Ram­bouil­let pour un pro­jet autour du con­te-haïbun inti­t­ulé Haïjin. Elle écrit aus­si des poèmes en vers libres, des poèmes en prose, réc­its et nou­velles. Pub­liée en France et à l’étranger depuis 1999 dans une cinquan­taine d’anthologies et de revues, ses poèmes et haïkus sont traduits dans plusieurs langues dont l’anglais et le japon­ais. Elle traduit elle-même les poèmes de Christi­na Ros­set­ti (1830–1894) dont Recours au Poème a pub­lié les pre­miers essais en 2013. Elle a ini­tié et dirigé qua­tre antholo­gies : Voy­age au bout des doigts (coédi­tion Plébiscite et la Lune bleue, 2012), D’une fleur à l’autre – 10 Haïjins nés à par­tir de 1970 (Edi­tions de la Lune bleue, 2012), Ce que la Lune dit au jour – 13 poètes québé­cois­es (Edi­tions de la Lune bleue, 2016), DUOS, 118 jeunes poètes de langue française, né(e)s à par­tir de 1970 (Bac­cha­nales 59, 2018). Elle tra­vaille égale­ment avec des plas­ti­ciens (livres d’artistes, livres pau­vres) et des musi­ciens. Prix Xavier Grall en mars 2017 pour l’ensemble de son œuvre et pour son engage­ment en poésie. Ses recueils : • Mémoires d’une enfant dérangée, édi­tions Luna­tique, 2020 • Sur les lèvres rouges des Saisons – Les mét­ro­pol­i­tains, édi­tions unic­ité, 2019 • Cica­trice de l’Avant-jour, édi­tions Al Man­ar, juin 2018 (Prix SQY des Col­légiens 2019) • Les abeilles ne chantent pas la nuit, La Porte, 2017 • Mélan­col­ie des embruns, édi­tions Al Man­ar, 2016 • Sur la trace du vent, Chien­dents n°108, édi­tions du Petit Véhicule, 2016 • Poètes – une antholo­gie par­ti­c­ulière, édi­tions Hen­ry, 2015 (Bourse du CNL) • Quelque part au milieu de la pel­licule, La Porte, 2015 • Un doigt sur les lèvres, édi­tions Unic­ité, 2014 (haïku) • Et la pous­sière trem­ble comme une petite fille, La Porte, 2014 • Entre l’herbe et son ombre, édi­tions Hen­ry, 2014 (Prix Trou­vères des Lycéens 2014) • Et ce n’est pas la nuit, édi­tions Hen­ry « La main au poète », 2013 • Sur les lèvres rouges des Saisons, édi­tions de l’Amandier, 2012 épuisé • La mésange sans tête, édi­tions Eclats d’encre, 2012 • La mai­son morcelée, édi­tions Le bruit des autres, 2011 (Prix PoésYve­lines des Col­légiens 2013) Blog per­son­nel : http://surlatraceduvent.blogspot.com/ Site de la Lune bleue : http://www.editionslalunebleue.fr/ Blog des Trouées poé­tiques : http://lestroueespoetiques.blogspot.com/ Pho­to ©Jean Rio

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