IVRE DE RAGE
00:00
de rage
dedans
ma bouche
je souffre le martyr
00:30
j me shoote
au paracétamol
petit joueur
tu comptes éviter le pire ?
01:00
trop tard,
j’ai beau tenter
de combler cette encoche
nauséeuse
aux clous de girofle
rien n’y fait
je suis fait comme un rat
01:30
l’orage
persiste
et signe de sa plume
la plus cynique
au coeur
de ma gueule
et enfonce ses pics
dans ma chair
je souffre le martyr
02:00
l’effervescence de la douleur
se fait sentir
comme une décharge
de pile alcaline
une enclume vient de s’abattre
dans mon gosier
02:30
codéine, mon héroïne
assassinée
je reste bouche bée
en attendant la relâche
03:00
même l’alcool
est vain
contre ce mal abyssal
qui m’emporte
comme un bacille de Koch
03:30
je m’endors ivre
de rage
noyé dans du formol
***
Ma tour de babel
ce soir j’ai du plomb dans l’aile
ma tour de Babel
est restée chez elle
et je me retrouve seul
dans ce dancing blues
pour Andalouses
là ou des vieilles peaux
de banlieue
dansent sur des tempos désuets
avec des hommes parfaitement raccords
au décor
je me moque par tendresse
de voir ces déesses s’amuser
alors que moi, je tremble
de ne savoir aucun pas
pendant que l’iPod
défile sa pelote
sur la piste
aux antipodes
de mes habitudes
et de mes certitudes,
je reste autiste
roi déchu
roi des cons
je suis un apathéiste
de la danse
no rock, no pop, no twist
et cette vieille platine
me snob de sa musique latine
salle temps pour la salsa
j’ai déjà oublié les pas !
je me crash
dehors il pleut
j suis cash
je ne fais pas d’envieux
et au milieu de ces vieux
je suis devenu
pire que moi même
je ne m’aime plus
ce soir j’ai du plomb dans l’aile
ma tour de Babel
est restée chez elle
***
Sans préavis
Et donc tu claques la porte
et de suite, une cohorte
de sentiments
m’envahit
d’un coup d’un seul,
violemment,
comme une suffocation.
Et à l’énonciation
des humiliations
que tu m’as offertes
ces derniers mois,
sans alertes,
sans graduations aucune,
je me réapproprie mon corps
et âme
sans rancunes
avant que tu le reprennes
Oui, car ma vie est une boucle
infinie
qui tourne et qui me roule
dessus
***
L’ai je bien aiguisée
L’ai je bien aiguisée
L’ai je bien ciselée
L’ai je bien …
À portée de main
Pour que de tout temps
Quelques soies que tu portes
Tu sois à moi …
Que je puisse découper
En carré ou peut importe
Des petits bouts de toi
À emporter …
***
D’un battement de cil
J’t’ai poussé contre moi
D’un battement de cil
Je me suis crue
Sans vergogne
Puis je t’ai caché
Ma tendresse
Je voulais des mots durs
Pour te sentir plus fort
Oui, J t’ai poussé contre moi
D’un battement de cil
Et Je t’ai menti
Sur mon âge, sur ma vie
D’un coup d’un seul
Je me suis vue
Sans couronnes
Alors j’ai eu peur de te perdre
Et je me suis griffée
Je me suis faite mal
Je t’ai fait le grand jeu
J’ai allumé la braise
Je voulais que tu m’épouses
Je voulais que tu me rendes dingue
Je voulais qu’elles te regardent
Qu’elles soient toutes jalouses
Je voulais du sang sur les murs
Et sur mes chaussures
Je voulais que tu existes
Je voulais que tu m’excites
Je me voulais pathétique
Et je me suis mise à l’index
J voulais tuer tous tes ex
Je voulais que tu m’oublies
Que tu ne penses plus qu’à mes seins
Je voulais que tu me confondes
J voulais disparaitre dans ta mappemonde
Que mon mal-être
S’évapore dans l’alcool
Que je t’ai fait boire hier soir
Pour me venger de t’aimer si fort
Mon amour je te hais