Cet ouvrage a été réal­isé à l’occasion des expo­si­tions des pho­togra­phies de Didi­er Ben Loulou tenues à Chartres en Bre­tagne, Caen, La Roche sur Yon et La Rochelle. Un ensem­ble de pho­togra­phies du quo­ti­di­en athénien actuel, accom­pa­g­nées de poèmes de Yor­gos Markopou­los, poèmes traduits par Michel Volkovitch.

Au sujet du pho­tographe, on se reportera ici avec prof­it : Didi­er Ben Loulou

Le poète, Yor­gos Markopou­los, n’est pas incon­nu de ceux qui s’intéressent à la poésie grecque con­tem­po­raine et aux choix de tra­duc­tion de Michel Volkovitch. Plusieurs de ses poèmes sont acces­si­bles en langue française, par exem­ple dans l’anthologie Poètes grecs du 21e siè­cle des édi­tions Publie.net / Le miel des anges. Né en 1951, le poète vit à Athènes et est l’auteur d’une œuvre con­séquente et reconnue.

Les deux auteurs de ce beau livre nous don­nent à voir ce à quoi nom­bre d’entre nous essaient d’échapper au quo­ti­di­en, et c’est peut-être heureux : l’extrême vio­lence induite par cette sit­u­a­tion con­tem­po­raine qui veut que 1 % de nos « frères » humains aient décidé d’asphyxier les 99 autres %. Car telle est la réal­ité : une masse d’hommes vic­times d’un crime con­tre l’humanité. Le temps vien­dra d’un nou­veau Nurem­berg où ces quelques indi­vidus seront jugés et, je l’espère vive­ment, pen­dus. On lira et regardera ce livre, le rouge de sa fin, la vio­lence poignante des pho­tos et des vis­ages, les mots quo­ti­di­ens et actuels des poèmes, cet ensem­ble for­mant une « Mer en hiv­er délais­sée des humains ». Ici, en Grèce, est né notre univers men­tal. Et voilà. Le poids de quelques désirs, ceux d’une minus­cule minorité, sem­ble, ici, en ce lieu, annuler 25 siè­cles de civilisation.

C’est d’une guerre dont il s’agit, une guerre qui ne dit pas son nom, celle de quelques uns con­tre tous. On en mesur­era l’écho dans ces pages, dans les nôtres aus­si, avec ce poème de l’ami Andr­jez Taczyńs­ki , et (forts de ces témoignages, écoeurés par cette infâme réal­ité) l’on se pré­par­era à com­bat­tre auprès des grecs, pour la survie. Cela demande d’abattre cette pré­ten­due réal­ité qu’est la forme actuelle du cap­i­tal­isme ? Qu’à cela ne tienne, nous l’abattrons dans la Joie. 

 

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