Sur­pris par le jour qui ne se lève plus la lune et
le soleil comme deux vieux voleurs souterrains
ont ral­lumé la torche et se sont mis en route. Je
suis sûr que qui de loin les aurait observés dans
leur pau­vre lueur aurait eu pitié d’eux.
                                                                     Ce qui
est sûr dans tout cela c’est que la nuit est tombée.
Et qu’une nuit qui tombe est quelque chose qui
hurle. Et que quand quelque chose hurle les voleurs
souter­rains se ser­vent de la torche. La torche
qui allume mis­érable­ment le ven­tre des choses
et fait éter­nuer les élé­ments. Ô hurlement des
élé­ments qui éter­nu­ent. Ô feu qui s’échappe du
ven­tre des choses. Et vous vieux voleurs savez-vous
main­tenant à qui adress­er vos excus­es souterraines.

Paris, mars-avril 2010

 

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