« Je préfère le chant des arbres », Claude Faber

 

Écrivain et jour­nal­iste, Claude Faber est aus­si – et de mon point de vue avant tout – poète, ce que vient « sig­naler » la paru­tion de cet ensem­ble de haute beauté, « sur la fragilité des hommes et la légèreté des astres », « parce qu’il faut écrire à s’en user le corps », et ain­si écrire « à ciel ouvert ». Ce sont les mots de la qua­trième de cou­ver­ture ; des mots justes. La poésie, cela vit au creux des pores de la peau, c’est de la vie en l’homme. Un et des mon­des. Faber est donc ce poète là. À ciel ouvert est une très belle occa­sion de décou­vrir les mots du poète, ou de les redé­cou­vrir pour ceux qui con­nais­sent la chan­son « terre brûlante » (Détroit/ Bertrand Can­tat, album Hori­zons). Car Faber est aus­si ce poète / homme, ami proche de ces deux autres poètes que sont Bertrand Can­tat et Armand Gat­ti. Du reste, il fau­dra qu’un édi­teur français donne la parole à Can­tat poète. Pour l’heure, la poésie de Claude Faber ; le livre s’ouvre sur ces mots :

 

« Ce n’est pas le vent qui me fera vac­iller. Ce n’est pas le crépuscule
qui me fera douter ».

 

Je tiens, pour ma part, que l’on recon­naît sou­vent un poète à ses cer­ti­tudes. Dire cela peut gên­er ici ou là, par­fois, et pour­tant… c’est ain­si. Un poète est une cer­ti­tude. Pas une cer­ti­tude pré­ten­tieuse et bouffie d’être poète, évidem­ment, au sens de l’égo mal dégrossi, non ; on croise sou­vent cela, et c’est un peu fatiguant. Sim­ple­ment, cette cer­ti­tude d’être sur le chemin de ce fameux pays où l’on n’arrive jamais, celle-là même qui donne l’assurance (au sens de la marche en haute mon­tagne) de ne pas vac­iller. Et il faut bien cette cer­ti­tude pour qui sait qu’écrire, cela se fab­rique tou­jours dans le crépuscule.

 

« Il arrive qu’un feu nous éblouisse, nous pousse à l’exil, nous contraigne
au silence d’un monde qui se demande ce qu’il devient. »

 

La cer­ti­tude de l’authenticité, celle qui s’impose seule. D’elle-même. On recon­naît sou­vent un poète à cela, et c’est aus­si pourquoi les poètes se recon­nais­sent entre eux, par-delà les insignifi­ances conjoncturelles.

 

« De tout ça
Il faut écrire
Sans faillir »

 

Et par­tir à l’écoute des mots de ce beau livre de poèmes. 

 

 

 

 

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