Quelques arbres parfois ont des visages d’hommes
Dans les linéaments que l’écorce a figés
On reconnaît les traits et on comprend l’idiome
Les arbres silencieux sont de bons messagers
Si un autre parfois y largue sa foucade
Un arbre la digère et s’en pare sans honte
Si la verte colère assombrit ses arcades
L’humeur de l’arbre vient de ce qu’on lui raconte
Pareil à l’acacia il garde les secrets
Mais le saule aux sanglots sait comment remédier
Le noisetier connaît quelques incantations
Et si on le fait rire avec délectation
L’arbre aux cloches d’argent fait tinter ses grelots
Enfin veillent les dieux à l’ombre des bouleaux.