Je vis en qua­si séclu­sion dans l’écrin de la beauté sauvage et elle infil­tre mon tem­péra­ment avec générosité et can­deur. Mon rap­port au lan­gage lui-même a tou­jours été très idio­syn­cra­tique, oscil­lant entre mutisme total habité de gestes et fièvre. Une année sans par­ler c’était quelques fois un sem­blant de paix et de sécu­rité. Mais la foreuse de la poésie débusquait tous mes repaires et elle m’apparut très jeune comme le seul lan­gage réelle­ment souten­able, la source d’extases pro­fondes, une aorte, une énigme néces­saire, un sanc­tu­aire au sein duquel Kas­par Hauser pou­vait être fleur.

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