dodus copeaux vrillés du
tronc d’aubier blanc
par ma main d’acier si cru
il ne faut qu’un cerisier
en fleurs la nuit pour
que jadis aille à demain
gavé de gazon bleu vert
ton petit moteur
tondant rageur rugira
à la glu des pavots tu
cloues ton jour bourdon
hochet de colin-maillard
l’œil clos du crapaud du soir
le parpaing d’été
pierre et chair oubliées
magnolia nu en fleur
ou cygne assoupi
ta chair sans souci d’abîme
à midi qui t’éblouit
ne dure que la trille
du geai chassant quelle mouche ?
flocons cendres ou fanes
immense animal
au cœur battant feu ardent
poncé de soleil le gong
cloue au mur son œil
trop-plein repu de rien
plein champ l’aiguille d’épi
contrecoup des houles
fléau diapason des blés
en deux jours le pavot
a vécu plus que la main
vivra qui le cueille
tisons chuintants craquants
sous le roc du four
où dort le pain pour demain
glas du criquet du maquis,
lanterne des morts.
Ô feu fidèle à midi !
le ramier gris en boule
s’ébroue de pluie –
salue passant ce cœur battant
qui nie qu’au bruit du poème
le tu l’insu l’ouï
éventés piaillent nuls ?
vous calices d’orchidée
surplus capiteux
des papillons vos postiches
cousu de mouches que rien
jamais n’a gavées
l’étron se croit immortel
au ressac les galets lisses
rincés de soleil
s’essorent en noir ourlet
luit le vélin des naseaux
du chiot tâtant
le pis la panse ou la peau
poisseux du goudron où saigne
aussi la résine :
le haut poteau téléphone
par coups secs le palan cogne
au bois veuf du mât
sifflet potence des vents
dans les nids où le varech
recraché croupit
s’incruste tout sel d’abîme
dards hérissés des oursins –
lave l’écume vos
chairs d’assez de sel recrues
Turner
morne torche exténuée
ombilic bleu blême
seul mausolée ma ténèbre
par le lit du père où tu
dors de père en père
passe le souffle ligneux
nuit cravachée de foudres
lâcha ces pétales
du désastre tisonnés
au fil du chant l’archet livre
sa prise cabrée
ma main nue au chœur nombreux