Il est un espace de dénue­ment en soi. Où règne la lumière. Là-bas tout est pais­i­ble. On ne désire rien, on ne veut rien. Et quand on désire, on désire les choses les plus sim­ples. On désire la terre assoif­fée, les lev­ures de la nuit et les empreintes d’un sourire oublié. Il veut y aller. Là-bas. Mais le bruit du monde le retient. Mais le bruit de son sang l’enserre. Par­fois le souf­fle de cet espace l’effleure. Alors pen­dant un instant, il s’abandonne, à ses lueurs, à ses rythmes. La con­science se tait. Les mots se dis­persent. La chair devient trans­par­ente. L’arbre se dépouille de son écorce. Il sait que cet instant pour­rait dur­er indéfin­i­ment. Mais il doit s’affranchir des bruits. Il n’y arrive pas. Pas encore. Un jour, il le sait, le souf­fle du dénue­ment se mêlera à celui de la mort. Et ils sèmeront dans les labyrinthes de ses blessures les aubes rocailleuses d’un pre­mier jour.

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