Île aux abois
Fille téméraire
Les chiens ont raté la caravane.
Le temps d’un soupir
Je revis­ite tes plaintes l’espace d’une chanson…
Une berceuse qui pue la mer et ces his­toires de sirène
D’expéditions  et de découvertes
De SIMBI…
Une nageuse noyée dans ses larmes
Trop c’est trop.
On s’attache au vent
Qui vient défaire ces ficelles à la mode…
Ces corps faisant la planche jusqu’à se cogn­er con­tre un mépris.
Île en chaleur
Ces chiens vagabonds  te suiv­ent à la trace
Elle boite mon île.
Il y a des cail­loux que les enfants n’osent pas con­fi­er à la mer.
Des rêves de femme sor­tis des clichés habituels
Et ces regards cal­cinés portés sur des têtes à deux faces
Des têtes qui fix­ent les qua­tre  points cardinaux.
Le ciel qui s’étonne.
Que faire d’une Île presqu’ile
Une île cerf-volant
Une île qui part au loin
Une île boudée par le temps.

Que faire de ses oiseaux fan­tômes accrochés au feuil­lage du temps.
Elle est ivre cette île.

 

 

Île aux abois (Extrait de “Con­fi­dences d’un para­doxe ambu­lant”, pages.91–92. livre édité et pub­lié par l’as­so­ci­a­tion Nousouwout. 2011. Le Havre/France.Ernst Alcéus (ewabon­go­lo).

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