À Carmen Alicia ma mère qui m’a appris
à chanter, à dessiner et à profiter rigoureusement des bacchanales de l’enfance et parce qu’elle m’a dit « Ma fille, n’oublie jamais que tu es née pour écrire. »
Jeûne
Nous avons tous besoin d’un bon jeûne
pour cela aujourd’hui tu jeûnes de multitudes
Tu n’entends pas les écoliers et leurs pas
de chiots désolés
Tu n’entends pas les fonctionnaires
et leurs secrétaires leur enfermement quadrillé
de numéros en tasses de café
Tu n’entends pas les mères au foyer
et leurs paniers si maigres
ni le trou dans leurs porte-monnaie
Tu n’entends pas non plus
les policiers et les voleurs
Ni les marchands et leurs acheteurs
poissés dans leur quotidien rituel
de la stridence
Tu ne comprends pas les programmes de télévision
ni le vide qu’ils déclarent à la solitude
Aujourd’hui tu jeûnes des multitudes
de passants de parcs et de places
tous ces contraints à la légère
Nous avons tous besoin d’un bon jeûne
pour retrouver ce que dit
le silence des choses.
Traduction Laura Vazquez
A Carmen Alicia mi madre de quien aprendí
a cantar, a diseñar y a disfrutar con rigor
las bacanales de la infancia y porque me recalcó:
“Hija nunca olvide que usted, nació para escribir”.
AYUNO
Todos necesitamos un buen ayuno
por eso hoy estas ayunando de multitudes
No entiendes los colegiales con su paso
de cachorros desolados
No entiendes los oficinistas
y sus secretarias su cuadriculado encierro
de números en tazas de café
No entiendes las amas de casa
y sus escuálidas canastas
ni el agujero en sus monederos
Tampoco entiendes
los policías y los ladrones
Ni los mercaderes y sus compradores
empecinados en cotidiano ritual
a la estridencia
No entiendes los programas de televisión
ni el hueco que le declaran a la soledad
Hoy estas ayunando de multitudes
de transeúntes de parques y plazas
de apremiados a la ligera
Todos necesitamos un buen ayuno
para recobrar lo que dice
el silencio de las cosas.