Fut un temps les amours étaient au purgatoire ;
On épou­sait la terre, les châteaux et les veaux,
Barbe Bleue enfer­mait ses femmes dans l’armoire,
Quand d’autres en  cheveux traî­naient au caniveau.

En ce temps les poètes érigeaient des statues
A Eros, dieu mar­tyr, dans leurs chants, sur les places,
A la femme, intouch­able, impa­vide mais nue
Et les feux de l’Amour lançaient des traits de glace.

Aujourd’hui, ma chérie, nous pou­vons nous aimer
Sans crainte, et la femme de l’homme étant l’égale,
Il nous suf­fit d’un bais­er pour réanimer

Les stat­ues de l’amour, les pren­dre par la main
Et, les faisant descen­dre de leur piédestal,
Les entraîn­er par les rues et par les chemins.

 

Le 11/V/2013

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