Le mir­a­cle aurait pu m’arriver, encore une fois, 
A moi : je me rendors
Par exem­ple, le soir, comme un poète ordinaire,
Presque mal­gré moi.
Le matin suiv­ant, hop, je me réveille et pas de doute
Je suis devenu un cafard. !
En ver­tu d’une méth­ode bien con­nue  de moi seul !
Pas mal dans  une telle mythopoïé­tique,  urbaine et vaine.
J’aurais pu  me réveiller, par exem­ple comme  une amibe.
Ou ne pas me réveiller du tout. Comme  Vladimir le Noir
Du poème de Ste­van, qui dans un hôpi­tal de Nish,
s’effondra avec la neige polaire et noire au printemps.
Voila mes savants, mes agents lit­téraires et
mes dessi­na­teurs- appren­tis, en  BD auto­di­dactes.  Alors je n’aurais plus été
Juste un apa­tride dans mon pro­pre apparte­ment mais j’aurais été
un Thème !
En plus, pas n’importe quel Thème, sujet de bavardage
qui va avec le pre­mier café du matin. Et d’une façon digne de Voltaire,
mais para­doxale­ment con­tre lui, j’aurais été le seul « cafard »
qui serait venu en boi­tant, mais qui serait par­ti en s’envolant.
Avec les ailes d’un cafard. Pas mal, comme je l’ai déjà dit,
Pour moi. Ca ne m’aurait pas gêné du tout. Et même si
j’étais devenu une amibe.

Traduit du serbe par Nina Zivancevic

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