Je m’en vais
Loin des ami­tiés feintes
Loin des fra­ter­nités simulées
Là bas
Où la littérature
Se rit des chapelles
Se moque des clans
Nar­gue la tribu

Je m’en vais
Pour que
Mon âme garde sa candeur
Mon esprit sa virginité
De poète innocent
Je veux plonger mon pied
Dans la riv­ière de Badasso
Où les génies dis­ent des cantiques
Qui ont l’éclat d’un hymne

Moi pau­vre fou
Amoureux des étoiles
J’ai soif de cette soli­tude féconde
De ces errances fertiles
Au milieu de la forêt verte
Où me vien­nent en flots saccadés
Des essaims de poèmes exaltés

A l’abri je serai
De ceux qui d’overdose
Meurent de politiquine
De ceux qui mugissent
Quand rugis­sent les vagues haineuses
Au nom de la guerre du pouvoir

Là bas
Des chants des oiseaux
J’étancherai mes faims
Ma soif je rassasierai
Des mur­mures des cascades
Et de la beauté matinale
Où sur­gis­sent, tel un soleil
Des bich­es au pelage de coton

Je trem­perai ma plume
Dans l’encre des cœurs purs
Pour écrire la symphonie
De la vertu

A Badas­so les amis ne se déguisent pas
A Badas­so sont trans­par­ents les amis
Les frères sont des frères
Liés par le même amour
Amour des mots
Amours des lettres
Du verbe

Je m’en vais
Sans haine
Avec peine
 

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