Pour Jean Maison

je viens te déclouer
Le silence initial
a descel­lé mes lèvres
Tu descends de la croix
Je crache les clefs comme des poèmes
Elles s’en­fon­cent dans la terre
et devien­dront des passiflores
butinées par des abeilles en mal d’amour

En dessous les racines trament
le sol­stice des profondeurs
aiman­tées par tes pas en marche sur la vie

Il aurait fal­lu te dis­soudre dans l’oubli,
ne plus appa­raître à la mémoire de l’homme
Et te voici
chevil­lé au corps du monde

 

 

extrait de LE CORPS DU MONDE, édi­tions de Corlevour
 

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