La promesse de la résur­rec­tion des Mots, inséparable
          de celle, sin­gulière, de toute voix
de chaque œil avec sa lumière
con­sti­tu­ait le cod­i­cille du cent mil­lième Nouveau
          testament
empris­on­né dans l’alvéole roy­al au degré zéro
          de la pyramide
près du sabli­er où feignaient de som­nol­er les
          licen­cieuses horizontales
sac­ri­fiées au prof­it de volup­tés posthumes.

Le veilleur nyc­ta­lope des Archives, conservateur
          des hypothèses
immergé hors du temps dans le corps d’un insecte
réc­i­tait des prières pour les métaux déchus
et la rédemp­tion de la matière
chœur à bouche fer­mée pareil au bel can­to des morts.

L’absolu s’amorçait par un trou dans la rose :
ciel-piège si con­cis qu’il pres­sur­ait l’oiseau.
L’haleine de l’ailleurs atti­sait les brais­es du poème
esprit ardent de l’air occupé à fonder inlassablement
          d’autres cosmos.
toute pen­sée se fécondait de la prox­im­ité consanguine
          de l’éclair
où situer la mort – mai­son mère des vocables
ou blancheur absolue d’une page à nourrir ?

Cepen­dant, le poète ren­trait tard, repu d’immensités
et d’aubes levantines
débor­dant de vocables
arrachés aux décharges publiques de la mémoire.
Invis­i­ble voy­ant voué aux cham­bres noires
refusé à l’oral, à l’écrit, à l’usure
Orphée le déser­teur haranguait les défunts sans cesser
   de se taire
“Le pre­mier dis­paru attend l’autre sous le pommier”

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